6. Lab Integration teste le marché

CLEVELAND- Le nouveau membre de la Vallée des Élastomères, Lab Integration inc., aide les producteurs de pièces de caoutchouc à se tourner vers l’avenir avec l’industrie 4.0.

Lab Integration, un développeur de machines de test pour l’industrie du caoutchouc et de logiciels servant à tester les propriétés mécaniques d’un produit, s’est joint au groupe de la Vallée des Élastomères l’an dernier pour y apporter des connaissances et de l’expertise approfondies, ainsi que pour développer son réseau, a expliqué son président Michel Therrien durant l’International Elastomer Conference, tenue à Cleveland du 9 au 12 octobre.

Lab Integration a débuté à Oakville en Ontario en 2002, et offrait des mises à jour et le calibrage de machines de test universelles, et des services de réparation pour l’industrie du caoutchouc. L’entreprise commença le développement de logiciels en 2004, et concevait et fabriquait, en 2006, ses propres machines de test universelles.

Après s’être développé à Oakville pendant 12 ans, Lab Integration est déménagé à Sherbrooke au Québec. Therrien essaie de maintenir la croissance au nouvel emplacement, et a pour objectif additionnel d’exporter davantage aux États-Unis.

« Nous vendons de l’équipement de test. Il ne s’agit pas d’une commodité. Ce n’est pas quelque chose que les gens achètent chaque jour », a expliqué Therrien. « Nous voulons que notre nom soit dans l’industrie pour que les gens sachent qu’il y a une autre option que d’acheter l’équipement standard des gros joueurs ».

Avec huit employés à son actif, Lab Integration aide également les producteurs à mettre en œuvre les normes de l’industrie 4.0, qui peut apporter de nouveaux gains d’efficacité dans les processus, a renchéri Therrien.

« Tout le monde en parle, mais peu de gens sont prêts à la mettre en œuvre. Elle apporte beaucoup de gains, et elle n’est pas si chère. Il faut juste un peu de vouloir pour se lancer ».

Un succès de l’industrie 4.0 auquel Lab Integration a participé vient d’un autre membre de la Vallée des Élastomères, Waterville TG inc., un producteur de systèmes d’étanchéité pour des fabricants automobiles de renommée mondiale. 18 machines de test de produit de Waterville TG sont centralisées sur serveur unique, où les données peuvent être collectées à un seul endroit. Un gestionnaire de produit pourrait voir ces informations et analyser les résultats. À ce jour, 5 usines de Waterville TG sont connectées à ce système, a-t-il souligné.

« Ils en tirent de gros avantages relatifs au cout, à l’efficacité et à toutes les connaissances acquises avec une telle mise en œuvre », a précisé Therrien. « Ce fut une coopération bénéfique que nous essayons maintenant d’établir avec d’autres entreprises ».

Une fois que le système était mis sur pied, Lab Integration s’est occupé des détails, comme établir la connexion entre les machines et la base de données.

« C’est extraordinaire pour eux parce qu’ils ont connu des améliorations, et c’est ce qu’il faut. C’était une collaboration formidable. La mise en œuvre n’a même pas pris deux ans », selon le président.

Lab Integration cherche maintenant à entrer en contact avec des clients plus avancés dans l’industrie du caoutchouc, afin de développer davantage de réseaux d’industrie 4.0, a déclaré Therrien.

« Il s’agit d’un partage d’informations, une base de données qui parle à une autre base de données. Il faut juste s’engager à le faire. Ce n’est pas aussi cher ou difficile que les gens pensent, et ça en vaut certainement beaucoup la peine ».

Lab Integration fabriquait à l’origine des machines de test universelles dotées de multiples applications dans l’industrie de l’automobile. Mais l’approche universelle a compliqué les choses pour les clients qui voulaient seulement une machine de test capable de gérer un test de manière fiable.

Au lieu d’une machine de test universelle, par exemple, un producteur voulait seulement un essai de traction qui briserait la soudure sur un écrou sans être encombré d’une multitude de fonctionnalités différentes. Lab Integration a donc conçu des appareils et des logiciels qui travaillaient ensemble pour offrir des tests spécifiques et partager ensuite ces informations avec une base de données centrale.

Rassembler ces informations dans une base de données utilisable est l’élément clé pour que le client obtienne le maximum des données organisées.

« Un essai de traction apte à partager des informations devient immédiatement un produit très intéressant, surtout si c’est dans l’atelier et que vous ne pouvez pas placer un ordinateur à côté », a-t-il expliqué.

Si la machine est conçue pour faire l’essai de traction et partager l’information de manière accessible, n’importe quel technicien peut rapidement devenir un expert, a dit Therrien.

« Je veux que nos utilisateurs aient l’air intelligents devant nos machines et qu’ils sachent ce qu’ils font. Si c’est trop compliqué, je laisse tomber, l’objectif n’a pas été atteint. Ça se doit d’être facile », a-t-il ajouté.

Une façon de procéder consiste à utiliser des vues de base de données capables de trier des informations particulières, de sorte que lorsqu’un utilisateur se connecte, les informations les plus importantes sont immédiatement visibles, plutôt que la totalité de la base de données.

« C’est un moyen génial et peu couteux de connecter des données. Vous pouvez créer une vue, et avoir un système central qui ne regarde que cette vue, pas la base de données spécifique. C’est donc très efficace ».

Alors que Lab Integration développe ses offres, elle continue de croitre, visant 10 employés d’ici la fin de l’année, et 15 d’ici la fin de 2018. Une expansion plus importante, à travers la frontière canado-américaine, est également en cours. Bien que l’entreprise possède quelques gros contrats aux États-Unis, les déplacements transfrontaliers sont actuellement trop difficiles pour les travailleurs qui effectuent des voyages réguliers. Therrien est en train de chercher la bonne région pour se développer aux États-Unis, et se concentre particulièrement sur l’Ohio, le Michigan et New York en 2018, a-t-il conclu.

Photo par Rubber & Plastics News : M. Michel Therrien Rubber, président, Lab Integration.